Construire des « collectifs de soins » pour accroitre l’efficacité du système de santé français
Le vieillissement de la population et l’accroissement des maladies chroniques, l’aggravation des disparités territoriales dans la couverture médicale mettent au défi la qualité des soins et ses principes fondateurs d’égalité et de solidarité. Le système de santé français est confronté à un ensemble de défis majeurs, auxquels il doit aujourd’hui répondre pour conserver son haut niveau de performance.
Faciliter l’accès aux soins primaires constitue un objectif premier de santé publique, tant il est le vecteur privilégié de la prévention la plus précoce et du meilleur suivi des patients. Comment bâtir des « collectifs de soins » capables d’associer les professionnels de santé de tous les métiers, les hôpitaux, les professionnels de ville et du secteur médico-social, agissant dans un même projet coordonné capable de garantir le meilleur accès à un médecin traitant, d’organiser une meilleure réponse aux urgences du ressort de la médecine de ville, de développer les actions de prévention, de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et d’améliorer la prise en charge des pathologies chroniques par une meilleure coopération ?
La « Loi de modernisation de notre système de santé » (Loi du 26 janvier 2016) engage les professionnels de santé libéraux à s’organiser à l’échelle de chaque territoire ; elle propose à la population une offre de proximité en soins primaires, par la mise en place d’équipes de soins primaires (ESP) organisées autour des médecins généralistes, et la constitution de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), regroupant des médecins généralistes et spécialistes, des auxiliaires médicaux, des acteurs médico-sociaux et sociaux.
Pour sa part, la Loi « Ma santé 2022 » prévoit le déploiement de mille CPTS avant 2022. Elle détermine la mise en œuvre d’un soutien financier au développement des assistants médicaux auprès des médecins libéraux dès lors qu’ils exercent en groupe ; en s’inscrivant dans un exercice coordonné ou une CPTS, ils s’engagent sur un bénéfice mesurable pour la population en matière d’accès aux soins. De nouvelles fonctions d’assistant médical seront créées pour assumer des tâches administratives et soignantes.